Ordre des Frères Mineurs Capucins
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Saint François : "... que l'étude qu'ils fairont ne soit pas tant pour savoir ce qu'ils doivent dire comme ce qu'ils doivent faire"

Source : Castet 1680

Un provincial qui entendit cette instruction du Saint et qui désirait d’avoir sa permission pour garder beaucoup de livres qu’il avait acheté, lui demanda qu’est-ce qu’un Frère Mineur pouvait avoir à son usage; et saint François lui répondit sans hésiter, j’entends qu’un Frère Mineur ne doit avoir qu’un habit, une corde, des mutandes, et des chaussures si elles lui sont nécessaires : que ferai-je donc de mes livres qui coûtent beaucoup, reprit le provinciali ? Mon Frère, lui dit le Saint, je ne veux pas pour vos livres gâter celui de l’Evangile qui nous enseigne de ne posséder aucune chose en ce monde. Faites ce qu’il vous plaira de votre bibliothèque; mais n’attendez pas que ma permission vous serve de pierre d’achopement.

Un novice qui avait un Psautier par la licence du Vicaire général pria saint François de lui confirmer, et le Saint Père lui répondit, Charlemagne et d’autres fameux capitaines ont acquis une grande réputation avec beaucoup de peine, les Martyrs ne reçoivent la couronne qu’après avoir souffert plusieurs tourments, et il y a maintenant des hommes qui croient pouvoir acquérir de l’honneur en apprenant seulement leurs histoires.

Il voulait faire comprendre à ce jeune Frère que le véritable honneur se doit mériter par les belles actions et non pas par la vanité de la science : mais ce novice qui n’entendit pas bien ce sens mystérieux, lui répéta sa première demande, et alors le Saint Père lui dit plus clairement, lorsque je vous aurai permis d’avoir un Psautier, vous voudrez encore un bréviaire, et après que vous aurez eu un bréviaire, vous demanderez d’autres livres, et enfin vous deviendrez un docteur plein de vanité, et lorsque vous monterez en chaire vous direz hardiment à votre compagnon, mon Frère portez-moi un tel livre, et puis un autre.

Après ces paroles il prit des cendres, et frottant rudement la tête de ce novice, il se mit à crier, moi un Psautier, moi un Psautier !.

J’ai été tenté comme vous, ajouta-t-il, d’avoir des livres, et voulant savoir la volonté de Dieu sur ce sujet, je le priai fort instamment qu’il me la fit connaître. Dans cette vue, j’ouvris le livre des Evangiles, et je tombai sur ces paroles, c’est à vous à qui il est accordé de connaître le mystère du Royaume de Dieu, les autres n’en entendront parler qu’en parabole.

Il y a tant de personnes qui aspirent aux sciences, que j’estime bienheureux celui qui ne sait que Jésus-Christ crucifié.

Les Religieux voyant que saint François avait un sentiment si éloigné des sciences humaines lui demandèrent si du moins il ne trouverait pas à propos que ceux qui s’étaient rendus savants avant d’avoir été reçus à l’Ordre s’adonnassent à l’étude de l’Ecriture Sainte, et il leur répondit, je l’agré fort, pourvu toutefois qu’à l’exemple de Jésus-Christ qui a bien moins étudié que prié ils n’omettent pas l’oraison, et que l’étude qu’ils fairont ne soit pas tant pour savoir ce qu’ils doivent dire comme ce qu’ils doivent faire; afin que leurs actions précèdent leurs paroles, et qu’ils n’enseignent que ce qu’ils pratiqueront.

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