Ordre des Frères Mineurs Capucins
Visitez le site vaticancatholique.com pour des informations cruciales sur la foi catholique traditionnelle.

Instruction 2 - Confessions particulières

Source: Jean-François de Reims, Capucin (m. 1660), Le directeur pacifique des consciences

Quel doit être l’examen des Confessions particulières, et quelques avis sur ce sujet

Pour bien faire son examen aux Confessions particulières, l’âme dévote doit se mettre en la présence de Dieu, et s’humilier devant sa Majesté, en se reconnaissant criminelle devant elle, et en cet esprit demander compte à soi-même des péchés commis depuis sa dernière Confession.

Mais qu’on prenne garde d’éviter un certain empressement de trouver ses défauts si exactement; car plusieurs avec grande anxiété recherchent leurs fautes, et se troublent et inquiètent quand ils ne trouvent rien, et par cette grande activité s’aveuglent en la connaissance d’eux-mêmes.

Pour donc éviter cet abus, il faut paisiblement se recueillir en soi-même, et écouter intérieurement ce que le saint Esprit et la synderèse suggéreront, apporter quelque diligence à rechercher ce qui est désagréable aux yeux de Dieu, y employer un quart d’heure ou demie heure au plus, spécialement ceux qui se confessent toutes les semaines, et non pas une ou deux heures de temps avec anxiété à éplucher ses plus petits défauts, vu que le motif d’une recherche si inquiète ne peut être qu’un amour propre.

Dieu sans doute ne nous oblige pas à une si étroite recherche des plus petites fautes, voire même il ne nous oblige pas sur peine de péché de les confesser n’y ayant que les péchés mortels qu’on soit obligé de confesser.

Il faut donc employer en cet examen une diligence douce et paisible, se confesser de ce qui vient en la mémoire après la susdite recherche, et du reste se mettre en repos. Voire même nous pouvons nous accuser d’une partie de ceux qui nous viennent en mémoire, comme par exemple de ceux desquels nous ressentons plus de Contrition, et oublier les autres péchés véniels; (car c’est de ceux-là que j’entends ici parler) et je crois que c’est le plus expédient, quand la multitude des péchés véniels nous trouble: la raison est, d’autant que les principaux fruits de ce Sacrement, sont le pardon, et la grâce de s’amender.

Quant au pardon, il nous est entièrement octroyé de tous les péchés véniels que nous avons commis, pourvu que nous nous confessions de quelques-uns en particulier, et que nous ayons aussi quelque Attrition des autres que nous ne confessons pas.

Quant à la grâce de s’amender, elle nous est donnée plus abondamment, et nous profite beaucoup davantage, quand nous nous accusons de quelques péchés véniels en particulier, et prenons à tâche de nous en amender, que non pas quand par une recherche scrupuleuse nous les voulons tous accuser, car pour lors toute la force de notre esprit s’épuise en cette recherche inquiète, comme en la chose qu’il affectionne davantage, et est moins attentif à faire de bonnes résolutions de s’amender, et à produire des actes de Contrition, et partant il est moins disposé à recevoir la grâce; laquelle nous est donnée proportionnément aux actes de Contrition, et saintes résolutions de quitter nos péchés, et non selon la mesure du temps que nous avons employé à éplucher nos fautes avec inquiétude.

Ceci soit dit pour les personnes, qui par un amour propre, fort palpable, emploient un long-temps pour s’examiner, et qui ne sont jamais contentes, si elles ne disent tout leur roulet ordinaire, s’inquiétant quand elles ont oublié quelque chose.

Au reste, pour faire en sorte que nous ayons une facilité en notre examen, il ne faut pas oublier les examens particuliers qui se doivent faire à midi et au soir, lesquels nous feront ressouvenir de ce que nous aurons fait depuis notre dernière Confession.

0%