Chapitre 7
Amour et miséricorde envers les pécheurs
Frère mûr – […] Ubertino dit qu’il faut faire preuve de grande discrétion et de charité en cette matière, car les supérieurs refusent souvent l’autorité d’absoudre les péchés réservés à tel point que les misérables n’osent pas recourir à eux. Ainsi, ils tombent de péché en péché et restent empêtrés pendant de longues périodes. Souvent, les supérieurs agissent sans discernement, rendant les coupables publics, les transférant ou les privant de leur office, ou les menaçant avec des paroles dures, ce qui crée un grave danger pour les âmes et nuit au sceau de la confession. Voilà ce qu’il dit. Les supérieurs sont encore plus répréhensibles lorsqu’ils ne sont pas simplement motivés par le zèle, mais par le désir d’acquérir une réputation de zèle et de menace, et lorsqu’ils appellent cruauté et ambition [115r] zèle. Prelatus pronior esse debet ad miserendum quam ad puniendum.
Écriture à un Ministre Saint François dit : « Si quelqu’un qui a péché vient à vous, quel que soit le péché, veillez à ce qu’il ne vous quitte jamais sans miséricorde. S’il revient mille fois, aimez-le plus que jamais, afin que vous puissiez le ramener à Dieu et ayez toujours compassion de cette personne. Ordonnez que les frères qui en ont connaissance n’en parlent pas et ne lui infligent aucune blessure. Qu’ils gardent ce péché secret, afin que, lorsqu’un misérable voit qu’il a été découvert, il ne désespère pas ou ne devienne pas incorrigible par honte. Non enim habent opus medico sani, sed male habentes, ait Dominus. Recevez les pécheurs avec une grande bienveillance et pourvoyez ainsi au salut de l’âme de votre pauvre petite brebis comme vous souhaiteriez qu’il soit fait pour vous dans des circonstances similaires. » Voilà ce que disait le bienheureux François […]