Ordre des Frères Mineurs Capucins
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Chapitre 6

Pauvreté et humilité dans la quête

Texte : Mais comme des pèlerins et des étrangers en ce monde, qu’ils servent le Seigneur dans la pauvreté et l’humilité.

Frère scrupuleux – Quelle sorte de pauvreté promettons-nous ?

Frère mature – Selon les Quatre Maîtres, la pauvreté évangélique doit être comprise de deux manières.

La première manière est que, dans l’esprit de pauvreté, rien d’excessif dans les biens temporels ne doit être conservé, mais seulement ce qui est nécessaire. L’autre manière, plus parfaite, est que, dans l’esprit de pauvreté, rien, qu’il soit nécessaire ou superflu, n’est conservé comme propre, mais on dépend de la providence divine. Cela s’appelle la pauvreté de quête. C’est le style de pauvreté des Frères Mineurs par lequel ils se définissent, et il comporte deux aspects.

Premièrement, ils ne possèdent rien en propre, ni revenus fixes, ni rentes annuelles ou autres, car ils doivent servir le Seigneur dans la pauvreté comme des étrangers et des pèlerins.

Deuxièmement, les frères doivent être pauvres quant à l’usage des choses nécessaires, c’est-à-dire ce qui est requis pour subvenir aux besoins vitaux, comme il a été expliqué au premier chapitre. Ainsi, le § Porro de la bulle Exiit dit : “Il convient à cet état et à cette profession qui a fait vœu d’imiter volontairement le Christ d’abandonner toute possession et de se contenter de l’usage des choses nécessaires.”

Texte : et qu’ils aillent chercher l’aumône avec confiance.

Frère mature – Selon les Quatre Maîtres, la pauvreté d’usage est ici commandée, car les frères doivent être à la fois pauvres et mendiants. Ainsi, les choses nécessaires qu’ils peuvent avoir en recevant des aumônes, ils ne sont jamais autorisés à les obtenir autrement, en particulier en ayant recours à des amis spirituels ou des syndics.

Ainsi, ils peuvent mendier avec confiance et vivre dans la pauvreté pour servir le Seigneur. En cas de besoin, il est permis de mendier, mais pas autrement. Mendier pour un excédent est un péché grave, car quelle sorte de pauvreté est-ce que de posséder des choses et de mendier pour l’excès ?

Saint François disait que mendier, lorsqu’il n’est pas nécessaire, est un vol, car cela revient à voler la substance des pauvres. Il ne voulait donc pas mendier du pain pour plusieurs jours, encore moins pour des choses inutiles […].

Le Pisan affirme qu’en plus d’être un vol, cela revient à prétendre pratiquer la pauvreté là où il n’y en a pas, et donc à de l’hypocrisie. Matthieu 23 : “Malheur à vous, scribes et pharisiens ! Vous dévorez les maisons des veuves […].”

Texte : Ils ne devraient pas avoir honte, car pour nous, notre Seigneur s’est fait pauvre en ce monde.

Il est extraordinairement misérable de mendier comme de simples gens, mais il est louable que nous soyons comme le Christ.

Saint François disait : “Chaque fois que vous voyez une personne pauvre, vous devez vous tenir devant elle comme devant un miroir de notre Seigneur Jésus-Christ, et de sa très sainte mère, qui, lorsqu’il était riche dans sa majesté, est devenu pauvre et méprisé dans notre humble condition ; il est né pauvre, a vécu dans une extrême pauvreté, est mort pauvre et nu sur la croix, et a été enterré dans une tombe qui n’était pas la sienne.”

Lorsqu’il était invité à manger avec des cardinaux et des seigneurs, il allait d’abord mendier, disant : “Je ne veux pas mettre de côté ma dignité royale, mon héritage et ma profession ainsi que ceux de mes frères. Le pain reçu comme aumône est un pain saint sanctifié par la louange et l’amour de Dieu, car lorsque nous mendions, nous disons : ‘Loué soit Dieu, donnez-nous l’aumône pour l’amour de Dieu !’ Comment pourrions-nous avoir honte d’une telle dignité, honneur et gloire de la pauvreté, que je vois dans le Roi du monde, la très digne Reine Mère et les princes de la terre, les saints Apôtres ? Ainsi, notre Seigneur Jésus-Christ a mendié, tout comme sa Mère.”

Saint Bernard, Saint Bonaventure et le Pisan disent que durant les trois jours passés à Jérusalem, Jésus vivait de la mendicité. Ainsi, Saint François allait mendier pour donner un bon exemple aux autres afin que les frères n’aient pas honte. Il disait qu’un frère ne devait pas rester longtemps sans demander l’aumône pour le grand mérite que cela procure et pour s’habituer à ne pas avoir honte, tout en accordant un mérite à celui qui donne l’aumône.

Quand un frère revenait avec des aumônes en chantant, le bienheureux François soulevait le sac de ses épaules avec une grande joie, embrassant l’endroit où le sac avait été et bénissant le frère.

L’exaltation de la pauvreté et la profondeur de l’amour

Texte : Ceci est cette hauteur sublime de la plus exaltée pauvreté, car elle est la plus éloignée du monde et la plus proche du royaume des cieux, et aussi semblable que possible à la vie éternelle où il n’y a rien de terrestre, ni en particulier ni en commun, mais où tout est spirituel et céleste.

Texte : qui vous a fait, mes frères, héritiers, car quiconque a tout quitté par amour de Dieu se voit promettre la vie éternelle.

Texte : et rois dans le royaume des cieux Matthieu 5 : “Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux.”

Ayant tout abandonné par amour de Dieu, ils sont devenus seigneurs au ciel, bien qu’ils soient entrés ne possédant rien.

Texte : [114r] devenus pauvres en biens temporels, mais riches en vertu.

L’objectif de ce type de pauvreté est la croissance de la sainteté dans la vertu, avec tous les obstacles levés. Ces pauvres, voyant comment ils vivent dans une pauvreté plus stricte que d’autres, s’efforcent d’être plus vertueux que d’autres.

Texte : Que cela soit votre part qui mène au pays des vivants, grâce à quoi vous n’aurez pas de part avec le pays des morts. C’est une exhortation des plus nobles.

Texte : Vous donnant totalement à cela de telle manière que tout ce que vous utilisez puisse prêcher la pauvreté.

Texte : Ne souhaitez jamais chercher autre chose sous le ciel au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Il ne dit pas “ne cherchez pas”, puisque cela a été dit plus haut, mais “ne souhaitez pas chercher”, car ce n’est pas la pauvreté qui constitue le vœu, mais l’amour de la pauvreté. La volonté, comme base du mérite, engendre la persévérance.

Texte : Et où que les frères soient et se rencontrent, qu’ils montrent qu’ils sont membres de la même famille. Que chacun fasse connaître ses besoins à l’autre avec confiance.

Car si une mère nourrit et aime son enfant selon la chair, combien plus diligemment chacun devrait-il aimer et nourrir son frère spirituel ?

Il ne suffit pas pour le frère mineur de ne pas haïr son frère, comme c’est exigé de tout chrétien. Mais les frères doivent manifester une familiarité extérieure envers leurs frères comme marque de charité au sein d’une même famille et doivent faire connaître leurs besoins les uns aux autres comme membres de la même famille. Par conséquent, les frères visiteurs doivent être reçus avec toute la gentillesse, la joie et la bienvenue, leur laver les pieds à l’exemple du Seigneur et leur fournir les choses nécessaires avec charité, [114v] en leur témoignant de l’amitié. Les supérieurs doivent veiller à cela […].

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