Chapitre 5
La grâce et la spiritualité du travail
643 [Texte :] Les frères à qui le Seigneur a donné la grâce de travailler doivent travailler fidèlement, c’est-à-dire avec respect pour leur prochain et pour le travail lui-même, et dévotement, c’est-à-dire avec respect pour Dieu, comme le dit Saint Bonaventure : puisque toute bonne intention concernant le travail doit être rapportée à Dieu.
Frère scrupuleux – Quel est le but de ce chapitre ?
Frère mûr – Les Souverains Pontifes ont déclaré qu’il ne doit pas être compris simplement en termes d’effort physique, car l’épuisement que Saint François souhaite éviter est la paresse, qui se manifeste de diverses manières dans l’Ordre, à savoir dans l’étude, la lecture, l’enseignement, la prédication, l’écoute des confessions, dans les œuvres de charité envers les personnes en bonne santé comme envers les malades, et autres activités similaires. [106]
Ceux qui se consacrent à ces œuvres, surtout par obéissance ou par charité, remplissent la Règle. La référence à ceux qui ne sont pas occupés par ces choses se trouve au chapitre 5 d’Exiit, qui commence par Continetur et n’inclut pas les contemplatifs qui ne devraient pas être empêchés de faire de telles bonnes activités.
644 [Texte :] afin qu’en évitant l’oisiveté, ennemie de l’âme, ils n’éteignent pas l’Esprit de la sainte prière et de la dévotion auxquelles toutes les choses temporelles doivent contribuer.
Frère scrupuleux – Comment l’exercice physique éteint-il l’Esprit de prière ?
Frère mûr – Les Quatre Maîtres disent que l’esprit de prière est éteint lorsqu’il y a une telle préoccupation pour le travail manuel que l’esprit de prière prescrit par la Règle est obstrué. Les personnes mondaines cherchent à justifier leur paresse par cette déclaration de la Règle. Lorsque les supérieurs leur ordonnent de faire quelque chose, elles disent que cela éteindra l’esprit de prière. C’est ce qu’elles prétendent.
Notez que la paresse doit être évitée, de peur qu’elle n’éteigne l’esprit. Ainsi, un frère ne devrait pas négliger la prière requise pour des activités physiques, sauf par obéissance ; mais il devrait d’abord chercher le Royaume de Dieu, et ainsi remplir les devoirs de Marie sans perdre la grâce de Madeleine. Saint François, qui détestait la paresse et qui voulait que les frères s’occupent d’activités convenables après avoir mangé et parlent de bonnes choses, savait cela très bien. […]