Ordre des Frères Mineurs Capucins
Visitez le site vaticancatholique.com pour des informations cruciales sur la foi catholique traditionnelle.

Prologue

Jésus Marie. Le Dieu très clément et bon a créé l’âme rationnelle pour lui accorder la vie éternelle, et pour illustrer cela, Il a placé l’humanité dans un paradis terrestre. Pour montrer clairement qu’Il avait fait cela et qu’Il souhaitait conférer la sainteté à l’humanité, Il leur a donné tous les moyens nécessaires pour atteindre cet objectif avec facilité, parmi lesquels récemment les ordres religieux, et en particulier les Frères Mineurs, où une personne est invitée à accomplir toutes les oeuvres qui mènent à la perfection et à son objectif final avec une grande facilité.

Si donc, en plus de fournir des moyens aussi pratiques et simples, le Seigneur très saint a choisi une personne avec tant de grâce, pourquoi quelqu’un qui a professé cette Règle ne s’efforcerait-il pas de bien la respecter avec diligence ? Par conséquent, il doit engager tous ses efforts et toutes ses forces à appliquer ce qu’il a promis dans la Règle, sachant à quel point cela est important. Sinon, il ne pourra pas l’observer, car la volonté est incapable de délibérer sur ce qui est inconnu, et, par conséquent, ne peut atteindre l’objectif fixé.

Ainsi, une personne qui souhaite réellement atteindre un but donné cherche non seulement les moyens nécessaires, mais s’efforce également de supprimer les obstacles, parmi lesquels l’ignorance, mère de toutes les erreurs, est incluse.

Cela ne fait pas exception pour ceux qui professent la Règle, car, s’ils ne savent pas, ils doivent s’efforcer d’apprendre afin de ne pas tomber avec les yeux fermés et périr avec les yeux ouverts, car la Règle est courte et donc peu claire à plusieurs endroits.

Il y a certains, qui, soit par ignorance, soit par négligence, manquent de jugement ou pensent tout savoir, mais montrent tout le contraire dans leur observance de la Règle. Il est certain que, parfois, ceux qui savent peu présument davantage, et ceux qui sont moins enclins à anticiper manquent de perspicacité. Celui qui est sage craint et s’éloigne du mal. L’insensé présume et tombe.

Celui qui avance imprudemment n’agit pas avec simplicité, car il pense avoir découvert le bon chemin, mais finit par être conduit à une mort misérable. Il ne fait aucun doute que, tout comme avoir peur de tomber là où il n’y a pas de faute est caractéristique d’un esprit craintif, comme le dit Grégoire, il en va de même pour ne pas craindre là où il y a faute (selon l’opinion des Saints et de l’Église) : c’est caractéristique d’un esprit téméraire. Une telle personne est aveugle aux questions graves et sérieuses, ainsi qu’aux transgressions majeures et mineures évidentes, même lorsque le danger de damnation est tout à fait manifeste. Cela est dû soit à une habitude, lorsqu’une personne a grandi dans ces défauts, soit lorsque, à cause de ses propres conforts personnels, ses émotions sont devenues déréglées, n’étant pas attentive à plaire à notre Seigneur Jésus-Christ, ni à rechercher Ses intérêts, mais les siens propres.

Ces choses déforment le jugement de la raison, car le jugement suit généralement l’émotion, ou parce qu’ils n’ont pas la crainte de Dieu, soit par ignorance, soit par mauvaise compagnie.

Pour cette raison, un bon frère qui désirait servir fidèlement son Créateur, observer inviolablement la Règle qu’il avait professée, et en fin de compte sauver son âme, et qui craignait également que des temps dangereux soient arrivés, accompagnés des ruses de ses adversaires, les démons, et voyant qu’au sein de l’Ordre beaucoup suivaient des chemins différents — certains trop larges et dangereux, d’autres trop scrupuleux et étroits — et souhaitant apaiser son esprit, rechercha à nouveau un père expérimenté, droit et mûr, et chercha des conseils sur les questions ci-dessus à partir des nombreux documents solides qu’il possédait. Au cours d’une conversation des plus utiles entre eux, il composa une oeuvre intitulée : Dialogue de Salut entre un Frère Scrupuleux et un Frère Mûr, suivant la parole de l’Apôtre aux Romains : Rationabile obsequium vestrum ; et cela eut lieu en 1527.

Après un certain temps, lorsque ce Frère Scrupuleux observa que le Frère Mûr, qui avait autrefois vécu avec la « famille » très respectée, qu’il considérait comme la plus sûre, avait changé d’avis et rejoint la réforme des Capucins, où il y avait une véritable observance de la Règle, il revint vers lui et demanda à connaître la raison de ce changement. Il réécrivit donc le même Dialogue une fois de plus, omettant certaines choses qui n’étaient pas très nécessaires, ajoutant d’autres selon la véritable interprétation de la Règle comme nos saints pères, célèbres pour leur sainteté et leur enseignement éclairé, et comme les Souverains Pontifes l’avaient décrété pour qu’elle soit comprise et observée.

Ils firent cela avec un grand zèle pour leur salut, pour le bénéfice de tous, pour remédier aux relâchements et pour mériter la bénédiction de Dieu. Le bienheureux François demanda au Seigneur de bénir ceux qui méditent sur la Règle, en discutent, en recherchent la vraie signification et s’efforcent de l’observer.

Suivant la séquence des chapitres de la Règle, le Dialogue contient un court résumé de toutes les déclarations pontificales sur la Règle ainsi que celles des docteurs de l’Ordre.

Il est écrit dans la langue maternelle, le vernaculaire, afin que les frères simples et peu instruits puissent mieux le comprendre. Il est bref pour qu’il puisse être lu plus souvent et mémorisé facilement. On y trouvera également des choses que l’autre Dialogue renvoyait au livre des Privilèges, ainsi que des ajouts de grande valeur et d’importance.

À de nombreux endroits et sur de nombreux points, on trouvera également des expressions des souhaits et intentions de Saint François marquées d’une indication en marge : Nota.

Deo gratias. Amen.

Au nom du Seigneur, ici commence la Règle et la Vie des Frères Mineurs.

0%