Ordre des Frères Mineurs Capucins
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Bernardin d'Asti - exhortations

Annales des Frères Mineurs Capucins, 1675 : “Il [Frères Bernardin d’Astie, Ministre général] faisait souvent des discours si fervents, de la perfection évangélique, des moeurs comme de la discipline des religieux, et de toute l’observance régulière, qu’il animait tous ses Frères à l’exercice des vertus. Quelque fois même il avertissait, principalement les jeunes, qu’il évitassent fort diligemment les plus petits commencements de relâche, qui viennent ordinairement, soit d’une négligente garde du coeur, et du corps, soit d’un extrême lâcheté de tout un homme, dans les affaires spirituelles du salut, parce qu’un commençant qui sort des vices, et est contraint comme par des fers à la vertu, retombe facilement dans ses premiers désordres, s’il ne s’observe fort, et s’il ne prend des précautions bien justes, dans ses exercices de piété, et un religieux jeune, qui s’est une fois écarté de ses actions ordinaires de vertu, n’y retourne pas si facilement, au contraire il se précipite dans de plus grands désordres, et il se corrompt dans les vices.

Il leur proposait, pour exemple un Rustique, qui fort pauvre, se fût estimé bienheureux, s’il eût eu du pain, et à peine en eût-il toute sa suffisance, qu’il voulût quelque viande, et en ayant trouvé, par un désir insatiable d’avoir, il brûla pour les choses les plus déclicates du goût. Il assurait qu’il en était de même du Religieux, qui lorsqu’il s’occupe au jeûne, au silence, et à la mortification de ses sens, est comme dans une pauvreté des plaisirs sensibles, et s’il donne la moindre ouverture chez lui, à l’intempérance, aux voluptés de ses sens, et à la cajollerie, s’en voyant assez satisfaits, et ne s’en contentant pas, il soupire en même temps à de plus grandes, et encore à de plus grandes voluptés sensuelles, jusqu’à ce qu’il se soit précipité dans l’abîme, et dans le gouffre des satisfactions les plus criminelles, où il ne trouvera rien, qui remplisse la vaste étendue de ses appétits.” 1


  1. Caluze 1675, t. 1, pp. 257-258. ↩︎

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