Leur vie
Père Marchese, Vie de saint Pierre d’Alcantara, vie dans le désert de la Rabida : “La manière de vivre que ces pères s’étaient prescrite sous la direction du B. Pierre était admirable; ils couchaient sur de certains fagot de sarment, où sur des ais toutes nues; ils ne portaient sandales ni socques, pour marquer même en cela une plus grande pauvreté;
ils ne mangeaient jamais de chair, ni ne buvaient de vin, et lorsque le Duc leur envoyait un peu de poisson aux fêtes de Pâques et de Noël, à peine pouvaient-ils se résoudre d’en goûter.
Il faisaient entre eux quelques conférences spirituelles afin de s’armer contre les tentations du Diable qui mettait toutes choses en usage pour les troubler dans leur saints exercices.
A minuit lorsqu’on sonnait la cloche, le B. P. sortait le premier de sa cellule, et allait à la plus proche avertir son compagnon, et tous deux ensemble faisaient la même chose au troisième qui s’étant joint à eux, ils allaient ensemble à l’hermitage récitant en chemin le Psaume; Miserere mei etc. et lorsqu’ils y étaient arrivés ils disaient Matines; en ensuite ils demeuraient en oraison jusqu’à l’heure de Prime, après quoi l’un d’eux disait la Messe à laquelle les autres assistaient; de là ils retournaient dans leurs cellules, où ils s’occupaient à divers exercices jusqu’à Tierce, que le Saint sortaient pour assembler tous les autres en la manière que nous venons de raconter; et allait avec eux dans la chapelle réciter l’office, et chanter la Messe, après laquelle ils se retiraient jusqu’à Vêpres, et lorsqu’elles étaient achevées, ils s’employaient à quelques ouvrages des mains, jusqu’à l’heure de Complie.
Voilà quels étaient leurs saints exercices auxquels ils ne manquaient jamais quelque temps qu’il fît.” 1
Père Marchese, Vie de saint Pierre d’Alcantara : “Ces bons pères ne prenaient que très peu de nourriture pour le soutien de leur vie; ils ne mangeaient d’ordinaire que du pain, et quelques légumes, qu’ils avaient accoûtumé de faire cuire le samedi pour toutes la semaine, et dont on distribuait tous les jours une petite portion réchauffée à chaque religieux, encore que quelquefois ils se trouvassent gâtés, et corrompus.” 2