Chapitre 3

Qu’on ne reçoive point d’aumônes pour les Messes.

Nous voulons encore, qu’on ne dise qu’une seule Messe tous les jours dans nos Couvents, selon l’ancienne Coutume de l’Ordre, où assisteront les autres Prêtres, principalement à cause, que c’était l’esprit et l’avis de notre Père saint François.

Que les Supérieurs n’obligent donc pas un des autres Prêtres, de dire la Messe, qu’aux Fêtes solennelles, et dans des Temps de nécessité, et qu’ils apportent de grands soins, à ne pas recevoir de Trentins, ou d’autres nombres de Messes, crainte qu’ils n’imposent la nécessité de les dire à leurs inférieurs.

Prennent garde aussi diligemment les Supérieurs, que par des désirs sordides, ils n’attirent les Peuples par la célébration des Messes, à nos Ermitages, et nos Monastères, pour en recevoir leurs aumônes : Nous voulons enfin, et nous ordonnons qu’en aucune façon, ils ne s’engagent à dire des Messes pour les Séculiers ; que si quelque personne nous en demande quelques-unes, on pourra lui répondre prudemment, que nous prierons Dieu pour lui dans nos Messes, et qu’à la Messe on ajoute une Collecte, pour satisfaire à sa Piété.

Que si l’on célèbre pour quelqu’un la Messe par Charité, nous défendons, qu’on reçoive pour elle, ou pour d’autres Prières, en faveur des autres, ni le prix, ni l’Aumône ; que s’il apporte du Pain, du Vin, ou d’autres choses de la nourriture, ils les reçoivent, comme si l’on n’avait fait pour lui aucunes Prières, puisque la Messe, et l’Oraison doivent être présentées à Dieu purement, simplement, et par Charité.