Chapitre 1
Qu’on récite les Heures Canoniales au Chœur avec dévotion sans Chant.
Pour ce qui touche premièrement les Heures Canoniales, Nous exhortons, et nous Ordonnons, que tous les Frères les disent au Chœur, avec piété, dans les Heures plus convenables, sans étendue de Voix, sans tons, et sans Chant ; que les Matines se disent toujours à Minuit, selon l’ancienne coutume de l’Ordre, et les autres Heures, à leur temps plus propre, excepté Sexte, et None, qui se réciteront selon les différentes coutumes.
Nous Ordonnons de plus, qu’au Chœur on n’ajoute aucun Office, excepté celui de la sainte Vierge ; que si quelque Frère veut dire les Sept Psaumes, l’Office des Morts, ou d’autres Oraisons vocales, il pourra les réciter hors le Chœur, ou tout seul, ou avec un Compagnon, au temps qu’on n’y dit point l’Office, crainte, que ceux qui font Oraison mentale au Chœur, ou dans l’Église, ne soient interrompus de leur bruit : et on ordonne ceci premièrement, afin que tous les Frères s’assemblant en un même temps, ils s’acquittent avec plus de dévotion, du devoir des Heures Canoniales, que la Règle leur impose, avec l’Église, et puis afin qu’ils aient plus de loisir, et d’occasions, de s’occuper aux Oraisons mentales, qui sont plus nobles, et plus utiles que les vocales.
Nous ordonnons aussi, que dans les Bourgs, et les Villes où il y a plusieurs Églises, et où les Séculiers peuvent venir entendre les saints Offices, aux trois jours de la Semaine Sainte, les Matines ne se disent pas le soir, après Complies, mais à minuit selon la coutume, puisque c’était celle des plus anciens Pères.