Prologue

Premièrement, Nous supplions, et exhortons en JESUS-CHRIST, tous les Frères de notre Congrégation, et principalement les Supérieurs, qui tiennent rang de Vicaires de Dieu, qu’ils appliquent tous leurs soins, à l’exacte Observance de ces Constitutions, et qu’ils maintiennent dans l’Ordre, cette belle Harmonie, que notre Seigneur y a lui-même instituée : puisque si les choses privées de raison, et de sentiment, ne s’écartent pas de l’Ordre, que Dieu leur donne, à plus juste raison sans doute, des Hommes raisonnables, qui comme des Anges sont en sa présence, et lui rendent leurs services, et encore plus particulièrement ceux, qui sont les esclaves de ses volontés infinies, doivent faire leurs efforts, comme des miroirs lumineux, et les brillantes lumières du Monde, d’être aux autres des exemplaires de vertus, qui comme leurs Chefs les conduisent à Dieu, qui est notre fin dernière, par les actions, et les exemples de leur sainte vie : dans ce grand dessein, que leurs Frères s’efforcent de leur mieux, d’observer également les choses exprimées dans ces Constitutions.

Et pourtant Nous ne prétendons pas, ou leur prescrire une nouvelle Règle, ou changer l’ancienne façon de Vie, ou même de les engager avec les liens d’un péché mortel, à ces Constitutions, s’ils s’écartent quelquefois de leur Observance : mais embrassant tous les Pieds, soit de nos Supérieurs, soit des autres Frères, qu’ils s’étudient simplement, de garder purement, et sans glose ces Constitutions, Jusqu’à ce que JESUS-CHRIST en ordonne d’autres, par ses Serviteurs plus éclairés que nous.

Mais encore que ces Constitutions soient établies par Nous, dans un temps, où notre petite Congrégation n’a pas besoin de beaucoup de Gardes, qui la retiennent dans la mesure parfaite de l’Observance Régulière, et que plusieurs choses dans la suite des Temps, y doivent être ajoutées, lorsque l’Ordre sera plus étendu de Provinces, et de Monastères, Nous désirons pourtant, que ces Constitutions qu’ont fait naître, une prière commune, une inspiration particulière du saint Esprit, et une simplicité Religieuse, soient toujours observées de tous nos Frères, comme fixes, et inviolables, que nous soumettons au jugement, et à la censure de l’Église de Rome.

Voici donc les choses, que nous avons jugées à propos d’établir en Constitutions, pour l’utilité commune de notre Ordre.