Ordre des Frères Mineurs Capucins
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Chapitre 11

(135) Selon l’opinion des saints Docteurs, et spécialement de saint Jérôme, les serviteurs de Dieu doivent éviter avec prudence toute familiarité avec les femmes, si saintes soient-elles. C’est pourquoi le Chapitre général tout entier, avec la plus grande des considérations et après des consultations et délibérations en bonne et due forme, a rédigé les présentes Constitutions, qui doivent être observées inviolablement par toute notre Congrégation. Les Frères ne prendront en aucune manière, ni sous aucun prétexte de faire du bien ou de favoriser la sanctification des âmes, ni à la demande du peuple ou des nobles, la charge de monastères ou d’autres maisons religieuses d’hommes ou de femmes. Ils ne leur fourniront pas de confesseurs et ne s’occuperont pas d’eux, suivant les exemples éminents du Christ, notre Sauveur, et l’enseignement salutaire des Saints, plutôt que la doctrine du monde.

(136) Etant donné que les vrais religieux et serviteurs du Christ doivent éviter non seulement ce qui est manifestement mauvais et pécheur, mais même tout ce qui peut paraître tel, nous désirons que les frères ne fréquentent aucun couvent ou autre maison de religieuses sans la permission du Vicaire provincial. Le Vicaire provincial aura soin de ne pas accorder cette permission facilement à d’autres que des frères expérimentés et mûrs, et dans les cas de nécessité ou de charité, car, comme disait notre Père saint François, Dieu nous a délivrés de la femme et le diable nous a donné les religieuses.

(137) Pour que le cœur pur nous voie Dieu avec les yeux d’une foi sincère et que nous soyons plus aptes aux choses célestes, les frères n’auront pas de relations suspectes avec les femmes, ni de longs et inutiles entretiens avec elles. S’ils sont obligés de leur parler, ils resteront là où ils peuvent toujours être vus par leur compagnon, afin de donner le bon exemple au monde et d’être partout une bonne odeur pour Jésus-Christ. Ils converseront avec pureté, discrétion et décence religieuse. Qu’ils se souviennent de l’exemple mémorable, rapporté dans nos Chroniques, de ce frère qui, brûlant un brin de paille, disait : « Ce que la paille gagne au feu, le religieux serviteur de Dieu le gagne en conversant avec les femmes. » Le pape Jean XXII, dans la bulle de canonisation de saint Louis, évêque, l’un de nos frères, dit de lui : « L’amour de la chasteté était si profondément enraciné dans son cœur, dès l’enfance même, que pour le garder fidèlement il évitait tout rapport avec les femmes, n’ayant jamais parlé seul à seul à aucune femme, sauf à sa mère et à sa sœur, sachant que la femme est plus amère que la mort. » Et saint Bernard dit qu’il y a deux choses qui souillent et perdent les religieux : la familiarité avec les femmes et la délicatesse dans la nourriture.

(138) Nous désirons aussi que les femmes n’entrent dans nos couvents qu’en cas de réelle nécessité ou de dévotion extraordinaire, et lorsqu’on ne peut les refuser sans scandale. Si elles y entrent, elles doivent toujours être accompagnées d’hommes et de femmes de confiance. Avant de les admettre, il faut obtenir l’approbation des frères qui habitent le couvent. Deux frères, mûrs et saints, les accompagneront, et leur parleront toujours de sujets édifiants dans le Christ notre Seigneur et de leur bien spirituel, avec toute la décence religieuse et le bon exemple. Non seulement avec les femmes, mais aussi avec les laïcs, nos relations seront rares, car une familiarité excessive avec eux nous serait préjudiciable.

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