Ordre des Frères Mineurs Capucins
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Chapitre 7

(90) Pour éviter tout danger aux sujets et aux supérieurs, aucun frère ne confessera les séculiers sans la permission du Chapitre ou du Père Vicaire général. Comme cette fonction exige non seulement une bonne et suffisante intelligence, mais aussi une expérience nécessaire, elle ne sera exercée que par ceux qui en sont capables. Les frères désignés pour confesser ne le feront que dans des cas particuliers, lorsque la charité l’exige. Ainsi, ils éviteront tout danger et toute distraction d’esprit, et resteront calmes et recueillis dans le Christ, afin de marcher sans obstacle sur le chemin de leur patrie céleste.

(91) Les frères se confesseront au moins deux fois par semaine et communieront tous les quinze jours, ou plus souvent s’ils le désirent et si leurs supérieurs le jugent opportun. Pendant l’Avent et le Carême, ils communieront tous les dimanches. Et que les frères, selon l’avertissement apostolique, s’examinent soigneusement au préalable, se souvenant d’une part de leur néant et de leur indignité, et d’autre part de ce don sublime que Dieu nous a fait avec une si grande charité, afin qu’ils ne le reçoivent pas au détriment de leurs âmes, mais plutôt pour leur accroissement en lumière, en grâce et en vertu. Et ce sacrement très élevé et divin, dans lequel notre très cher Sauveur daigne si amoureusement demeurer toujours avec nous, sera tenu par tous dans la plus grande révérence. Les frères se tiendront devant lui et prieront comme s’ils étaient déjà dans leur patrie céleste avec les saints anges.

(92) Lorsque les frères s’absentent du monastère, ils peuvent se confesser à d’autres prêtres.

(93) Pour favoriser la charité, mère de toute vertu, il est ordonné que, avec toute la charité chrétienne possible et comme notre père nous y exhorte dans sa première Règle, les frères accueilleront tout pauvre pèlerin ou étranger, surtout religieux, dévoué au service de Dieu.

(94) Il est aussi ordonné que, dans les cas réservés, les transgresseurs aient recours en toute humilité à leurs vicaires, en qui ils peuvent et doivent se confier. Si les supérieurs voient qu’ils sont vraiment contrits et humbles, qu’ils ont la ferme résolution de s’amender et qu’ils sont prêts à se soumettre à une pénitence convenable, ils accueilleront les coupables avec tendresse, à l’exemple du Christ, notre vrai Père et Pasteur, comme l’enfant prodigue fut accueilli par son père très miséricordieux. Comme le Christ, ils ramèneront avec joie sur leurs épaules la brebis perdue au bercail évangélique.

(95) Les vicaires se souviendront aussi de ce que disait notre père saint François : si nous voulons relever un homme tombé, nous devons nous pencher sur lui avec compassion, comme le fit le Christ, notre très miséricordieux Sauveur, lorsque l’adultère fut amenée devant lui, et ne pas traiter l’accusé avec une justice rigide et cruelle. Le Christ, le Fils de Dieu, est descendu du ciel et est mort sur la croix pour notre salut. Il a toujours montré toute la tendresse possible aux pécheurs repentants. Les supérieurs se rappelleront que si Dieu nous jugeait sévèrement, peu ou auncun d’entre eux seraient sauvés. Lorsqu’ils infligeront une punition, ils chercheront uniquement à sauver et non à perdre l’âme et la réputation du frère fautif. Qu’aucun frère ne se scandalise du péché d’un frère, ne l’évite ni ne le regarde avec répugnance. Au contraire, ils doivent avoir pitié de lui et l’aimer d’autant plus qu’il en a plus besoin, se souvenant toujours que, comme le dit notre Père séraphique, chacun de nous serait certainement bien pire si Dieu ne nous en empêchait par sa grâce. Lorsque le Christ laissa saint Pierre au monde comme son pasteur universel, il lui dit de pardonner au pécheur jusqu’à soixante-dix fois sept fois. Notre Père séraphique a écrit dans une de ses lettres qu’il voulait que lorsqu’un frère, si grand pécheur qu’il ait été, se présentait devant son supérieur et demandait humblement miséricorde, il ne repartît pas sans pardon. Il désirait même que le Supérieur lui offre le pardon, même s’il ne le lui demandait pas. Et si un pécheur venait mille fois à lui, il souhaitait que les Supérieurs ne se fâchent jamais et ne se montrent jamais attentifs à son péché, mais pour mieux le gagner au Christ, notre Seigneur très miséricordieux, qu’ils l’aiment en toute vérité et sincérité, sachant qu’un cœur contrit et humble, ainsi qu’une ferme résolution de s’amender et de mener une vie vertueuse, suffisent devant Dieu. Le Christ avait l’habitude de dire lorsqu’il imposait une pénitence : Va en paix et ne pèche plus.

(96) Cependant, comme laisser impunis les transgresseurs, c’est ouvrir toute grande la porte à tous les vices des méchants et les inciter à commettre les mêmes transgressions, les Supérieurs, conformément à la Règle, leur imposeront avec miséricorde une pénitence. Pour conserver cet héritage de Notre Seigneur, nous ordonnons que dans nos affaires, particulièrement dans la correction et la punition des Frères, la discipline soit observée sans recourir à une sévérité excessive ou à des artifices juridiques.

(97) Selon les concessions de Boniface VIII, d’Innocent et de Clément, aucun frère ne pourra faire appel de ses Supérieurs à d’autres personnes extérieures à notre Congrégation, sous peine d’excommunication latae sententiae, d’emprisonnement et d’expulsion de notre Congrégation. Nous ne sommes pas entrés dans la vie religieuse pour nous disputer, mais pour pleurer sur nos péchés et nous amender, pour obéir et pour porter la croix de la pénitence à la suite du Christ.

(98) Et comme tous les chrétiens, et à plus forte raison nous, Frères Mineurs de Saint-François, devons garder la foi apostolique de la Sainte Église Romaine dans son intégrité et sa pureté, la maintenir fermement et la prêcher sincèrement, et même être prêts à verser le sang de notre vie pour la défendre, nous ordonnons que si un frère se trouve, par la tentation du diable, ce que Dieu nous en préserve, imbu d’une erreur contraire à la foi catholique, il sera emprisonné à perpétuité. Pour punir de tels transgresseurs et d’autres de ce genre, une prison sûre et humaine sera prévue dans quelques-unes de nos maisons.

(99) De peur qu’un frère, qui n’aime pas notre vie retirée et tranquille, ne retourne aux marmites d’Égypte, après avoir été une fois délivré de la fournaise ardente de Babylone, nous décidons qu’il sera excommunié par le Père Vicaire Général et par tout le Chapitre. Les présentes Constitutions décrètent aussi que tous les apostats de notre Congrégation sont excommuniés de plein droit, laissant au Vicaire général et aux Vicaires provinciaux le soin de déterminer la qualité et la quantité des peines à infliger aux apostats et à tous les autres transgresseurs. Les Vicaires les puniront cependant selon la qualité des péchés et l’humilité du pénitent. Ils les traiteront avec une discrétion charitable, selon les anciennes pratiques et les louables coutumes de notre Ordre. Mais, comme le dit l’illustre Docteur saint Augustin, la punition et le pardon tendent toujours au même but, la réforme de la vie ; de même, dans les corrections, la justice sera tempérée par la miséricorde, de telle manière que la discipline ne soit pas relâchée sans recourir à une sévérité excessive. Ainsi les transgresseurs seront réformés de telle manière que la miséricorde et la vérité puissent se rencontrer. C’est pourquoi les Supérieurs seront choisis parmi les frères les plus distingués par la maturité de jugement, la prudence, la sagesse et l’expérience. En toutes choses, les frères prendront conseil auprès des frères plus âgés.

(100) Pour éviter que les châtiments que nous infligeons par un saint zèle ne soient entravés ou mal interprétés, et pour avoir plus de liberté dans nos actions contre les transgresseurs, nous déconseillons à quiconque de divulguer les secrets de l’Ordre. Les frères s’efforceront de défendre la bonne réputation de tous, recherchant toujours ce qui contribue à la louange et à la gloire de Dieu, ainsi qu’à la paix et à l’édification du prochain.

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