Ordre des Frères Mineurs Capucins
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Chapitre 2

(12) Quant au deuxième chapitre : Désirant que notre Ordre grandisse davantage en vertu, en perfection et en esprit qu’en nombre ; sachant aussi que l’enseigne la Vérité infaillible que « beaucoup sont appelés, mais peu sont élus » et que, comme l’a prédit notre père séraphique à l’approche de la mort, rien n’est plus grand obstacle à la pure observance de la Règle qu’une multitude de frères inutiles, mondains et égoïstes, nous ordonnons que les Vicaires s’enquièrent soigneusement de la condition et du caractère de toute personne qui demandera son admission, et ne la recevront pas si elle ne manifeste pas une très bonne intention et une volonté fervente. Pour éviter tout étonnement et tout scandale, et pour que le candidat sache par expérience ce qu’il doit promettre, personne ne sera reçu avant l’âge de seize ans, ou s’il a seize ans mais qu’il ait un visage juvénile.

(13) Il est ordonné de plus que nul ne soit reçu comme clerc s’il n’a une instruction littéraire suffisante pour ne pas offenser et comprendre ce qu’il dit en chantant l’office divin.

(14) Nous ordonnons de plus que ceux qui sont admis à cette manière de vivre s’exercent dans un de nos couvents pendant quelques jours avant de prendre leur habit à toutes les pratiques que les frères observent, afin que leur bonne volonté soit connue et qu’ils abordent une si grande entreprise avec plus de lumière, de maturité et de délibération. Il en est de même pour les religieux qui désirent être admis à notre vie. Pour que cela soit bien observé, il est ordonné que les vicaires ne reçoivent personne sans le conseil et le consentement de la majorité des frères demeurant dans ce lieu.

(15) Et puisque le Christ, le plus sage des maîtres, a ordonné à ce jeune homme qui désirait obtenir la vie éternelle, s’il voulait devenir son disciple, de vendre d’abord tout ce qu’il avait, de le donner aux pauvres et de le suivre ensuite ; Son imitateur, François, non seulement observa ce conseil et l’enseigna par l’exemple dans sa personne et dans ceux qu’il reçut, mais il le prescrivit dans sa Règle. C’est pourquoi, pour nous conformer au Christ, notre Seigneur, et à la volonté du Père séraphique, nous ordonnons que personne ne se vêtît sans avoir d’abord, s’il le peut, tout distribué aux pauvres, comme il convient à celui qui choisit librement la vie mendiante. De cette façon, les frères pourront déterminer, au moins en partie, l’esprit fervent ou tiède, et les candidats pourront servir Dieu avec plus de paix d’esprit et de constance de volonté. Et les frères, évitant toute ingérence dans ces choses, resteront tranquilles dans leur sainte paix.

(16) Nous ordonnons en outre que les vêtements des novices qui viennent du monde soient conservés jusqu’au jour de la profession, ceux des religieux pendant quelques jours. S’ils persévèrent, les séculiers donneront leurs vêtements aux pauvres, ceux des religieux seront distribués par les vicaires eux-mêmes ou par l’intermédiaire de quelque spirituel.

(17) Pour éviter que l’on ne dise de nous ce que notre très saint Sauveur disait aux scribes et aux pharisiens : « Malheur à vous, parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et qu’une fois fait, vous en faites un enfant de l’enfer deux fois plus que vous », nous décidons que dans chaque province les novices seront placés dans une ou deux maisons propres à la vie spirituelle, choisies à cet effet par le chapitre. Et il leur sera donné des maîtres très mûrs, raffinés et éclairés dans la voie de Dieu. Les Maîtres auront soin d’enseigner aux novices non seulement les cérémonies, mais aussi les choses spirituelles nécessaires à la parfaite imitation du Christ, notre Lumière, notre Voie, notre Vérité et notre Vie. Ils leur montreront par la parole et par l’exemple en quoi consiste la vie d’un chrétien et d’un frère mineur. Nul ne sera reçu à la profession s’il ne sait d’avance ce qu’il doit promettre et observer. Les Maîtres auront soin que les novices clercs apprennent la Règle par cœur pendant le temps du noviciat.

(18) Pour que les novices puissent être mieux affermis dans le calme, la paix et le silence dans l’esprit, nous ordonnons que personne ne leur parle beaucoup, sauf le Père Gardien et leur Maître. Personne n’entrera dans leurs cellules, ni eux dans celles des autres, sans permission spéciale.

(19) Et afin qu’ils apprennent mieux à porter le joug du Seigneur, nous décidons qu’après leur profession, ils resteront sous la discipline du Maître pendant au moins trois ans, afin qu’ils ne perdent pas facilement l’esprit nouvellement acquis, mais qu’en grandissant en force ils deviennent plus fermes et plus enracinés dans l’amour de Jésus-Christ, notre Seigneur et Dieu.

(20) Et comme les Docteurs de l’Église estiment que les novices qui font leur profession avec les dispositions convenables sont rétablis dans leur innocence baptismale, nous ordonnons qu’ils se préparent avant leur profession avec grand soin, par la confession, la communion et beaucoup de prières, la confession générale ayant été faite au moment où ils sont entrés en religion pour revêtir l’homme nouveau. Et avant de recevoir lesdits novices en religion, ainsi que de les admettre à la profession, les prescriptions et les cérémonies coutumières et approuvées dans l’ordre seront observées.

(21) Et comme ce n’est pas sans raison que le Christ a loué l’austérité vestimentaire de saint Jean-Baptiste lorsqu’il a dit : « Ceux qui sont vêtus de vêtements doux sont dans les maisons des rois », il est ordonné que les frères qui ont choisi d’être domestiques dans la maison de Dieu se vêtissent du tissu le plus commun, le plus abject, le plus austère, le plus grossier et le plus méprisé, que l’on peut se procurer aisément dans la province où ils seront. Et que les frères se souviennent que le sac avec lequel saint François veut que nous raccommodions nos habits, et le cordon avec lequel il veut que nous soyons ceints, ne conviennent pas aux riches de ce monde.

(22) Le Chapitre général exhorte aussi tous les frères à se contenter du seul habit, comme l’exprime saint François dans son Testament, lorsqu’il dit : « Et nous nous sommes contentés d’une seule tunique rapiécée en dedans et en dehors ». Mais si l’un des frères est faible de corps ou d’esprit, alors, selon la Règle, on peut lui donner une seconde tunique ; et à ceux-ci on ne donnera pas de manteau sans nécessité et permission du Prélat ; sachant que pour un Frère sain, porter trois pièces de vêtement est un signe manifeste d’un esprit laxiste.

(23) Pour que la pauvreté, si aimée du Fils de Dieu et donnée comme mère par le Père séraphique, brille dans tous nos usages, il est décrété que le manteau ne dépassera pas le bout des doigts et sera sans capuchon, sauf pour les voyages ; et il ne sera porté que si nécessaire. L’habit ne dépassera pas les chevilles et aura dix pieds de large, douze pieds pour les frères corpulents. Les manches ne seront pas plus larges que nécessaire pour mettre et étendre les bras, et assez longues pour arriver au milieu de la main ou un peu plus. Les tuniques seront très simples et grossières, larges de huit à neuf pieds, et au moins d’un demi-pied plus courtes que l’habit. Le capuchon sera carré, comme ceux de saint François et de ses compagnons qui existent encore comme reliques, et comme on peut le voir dans les images anciennes, et comme il est décrit dans le Livre de la Conformité ; de sorte que notre habit aura la forme d’une croix pour nous rappeler que nous sommes crucifiés au monde et le monde à nous. La ceinture des frères sera une corde simple et grossière, avec des nœuds très simples, sans aucun art ni singularité ; afin que, méprisés par le monde, nous ayons l’occasion de nous mortifier davantage. On ne portera ni barrette, ni chapeau, ni rien d’orné ou de superflu.

(24) Dans chacune de nos maisons, il y aura une petite pièce où les vêtements de la communauté seront pris en charge par un frère désigné à cet effet ; il les gardera propres et raccommodés pour l’usage des frères qui, les ayant utilisés selon leurs besoins, les rendront cum gratiarum actione.

(25) Afin que nos lits ressemblent un peu à celui sur lequel est mort Celui qui a dit : « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête » ; et aussi pour que nous soyons plus vigilants et plus attentifs dans la prière et que nous ressemblions davantage à notre Père saint François, dont le lit était souvent la terre nue, et même au Christ, le Saint des Saints, surtout dans le désert, il est ordonné que tous les Frères, sauf les malades et les très faibles, dormiront sur une planche nue, une natte de jonc ou sur un peu de paille ou de foin ; et ils ne dormiront pas sur des couvertures.

(26) Conformément à l’exemple du Christ, il est ordonné que les jeunes Frères et ceux qui le peuvent, aillent pieds nus, en signe d’humilité, en témoignage de pauvreté, en mortification de la sensualité et en bon exemple pour le prochain. Et ceux qui ne le peuvent pas pourront, conformément à l’enseignement évangélique et à l’exemple de nos premiers Pères, porter des sandales avec la permission du Prélat ; mais elles seront simples, simples et pauvres, sans aucun ornement.

(27) Pour que les frères parviennent au sommet de la très haute pauvreté, reine et mère de toutes les vertus, épouse du Christ notre Seigneur, de notre Père séraphique et de notre Mère très aimée, nous exhortons tous les frères à n’avoir aucun attachement sur la terre, mais à toujours fixer leur affection au ciel, usant des choses de ce monde avec parcimonie comme par contrainte, et autant que leur faiblesse le leur permettra, se considérant riches de toute leur pauvreté. Qu’ils se contentent d’un seul livre spirituel, ou même du Christ crucifié, de deux mouchoirs et de deux caleçons. Et qu’ils se souviennent, comme le dit notre Père séraphique, qu’un frère ne doit être qu’un miroir de toutes les vertus, spécialement de la pauvreté.

(28) Pour que nous puissions courir plus rapidement dans la voie des préceptes divins, il est décrété qu’aucun animal de selle ne soit gardé dans aucune de nos maisons, et que les frères ne montent pas à cheval. Mais en cas de nécessité, à l’exemple du Christ et de son imitateur saint François, ils pourront monter sur un âne, afin que notre vie prêche toujours l’humble Christ.

(29) La tonsure sera coupée tous les vingt jours, ou une fois par mois, avec une paire de ciseaux. Les frères porteront la barbe, à l’exemple du très saint Christ et de tous nos premiers saints, car c’est quelque chose de viril, de naturel, de sévère, de méprisé et d’austère.

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