Ordre des Frères Mineurs Capucins
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Chapitre 1

(1) La doctrine de l’Evangile, toute pure, céleste, souverainement parfaite et divine, que le très doux Fils de Dieu nous a fait descendre du ciel, qu’il a promulguée et prêchée en paroles et en actes, qu’il a approuvée et certifiée par son Père céleste au Jourdain et sur le mont Thabor, lorsqu’il a déclaré : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection ; écoutez-le », seule enseigne et montre le droit chemin pour aller à Dieu. C’est pourquoi tous les hommes, et spécialement tous les chrétiens qui ont professé l’Evangile au baptême, et à plus forte raison nous autres frères, sommes tenus d’observer ce saint Evangile. C’est pourquoi saint François, au début et à la fin de sa Règle, mentionne expressément l’observance du saint Evangile ; sa Règle est simplement l’Incarnation de l’Evangile. Dans son Testament, il déclare aussi qu’il lui a été révélé qu’il devait vivre selon la manière du saint Evangile. Pour que les frères aient toujours devant les yeux de leur esprit la doctrine et la vie de Notre Seigneur Jésus-Christ, et qu’ils portent toujours le saint Évangile au fond de leur cœur, comme la sainte Vierge Cécile, il est ordonné qu’en l’honneur de la Très Sainte Trinité, les quatre Évangélistes soient lus trois fois par an, c’est-à-dire une fois par mois.

(2) Et comme la Règle de saint François est comme un petit miroir dans lequel se reflète la perfection évangélique, il est ordonné que chaque vendredi dans tous nos couvents, elle soit lue distinctement, avec la révérence et la dévotion qui conviennent, afin qu’étant imprimée dans nos esprits, elle soit mieux observée. On lira aussi aux frères quelque autre livre pieux, les exhortant à suivre le Christ crucifié.

(3) Afin que l’amour de Dieu soit allumé dans nos cœurs, les frères s’efforceront toujours de parler de Dieu. Désirant que la doctrine évangélique porte du fruit dans nos cœurs et que soit extirpée toute paille qui pourrait l’étouffer, il est ordonné qu’en aucune façon ne soient conservés dans nos couvents des livres inutiles, frivoles et dangereux pour l’esprit du Christ, notre Seigneur et Dieu.

(4) Et comme les flammes de l’amour divin procèdent de la lumière des choses divines, il est ordonné que l’on lise quelque leçon de la Sainte Écriture, et que l’on l’explique par l’intermédiaire de saints et pieux docteurs. Et bien que la Sagesse infinie et divine soit incompréhensible et élevée, elle s’est cependant humiliée dans le Christ, notre Sauveur, à tel point que, par le regard pur, simple et sans artifice de la foi, même les simples peuvent la comprendre. Il est cependant défendu aux frères de lire ou d’étudier quoi que ce soit de frivole ou de superflu. Qu’ils lisent et étudient les Saintes Écritures, voire le Christ Jésus, en qui, selon saint Paul, se trouvent tous les trésors de sagesse et de science.

(5) Et parce que ce fut le désir, non seulement de notre Père Séraphique, mais du Christ notre Rédempteur, que la Règle soit observée à la lettre, avec simplicité et sans glose, comme l’observaient nos premiers Pères, nous renonçons à tous les privilèges et à toutes les explications qui la relâchent, en altèrent la pure observance et l’arrachent aux intentions pieuses, justes et saintes du Christ notre Seigneur qui a parlé par saint François. Nous n’acceptons comme commentaire vivant et authentique que les déclarations des Souverains Pontifes et la très sainte vie, la doctrine et l’exemple de notre Père Séraphique lui-même.

(6) Afin que nous, en tant que vrais et légitimes fils de Jésus-Christ notre Père et Seigneur, régénérés par lui en saint François, ayons une part abondante à son héritage, il est ordonné que tous observent le Testament fait par notre Père saint François lorsque, près de mourir, orné des stigmates sacrés, plein de ferveur et du Saint-Esprit, il désirait très ardemment notre salut ; et nous acceptons cela comme commentaire spirituel et glose de notre Règle, parce qu’il l’a écrite pour que nous observions d’une manière plus catholique la Règle que nous avons promise. Nous sommes fils du Père séraphique dans la mesure où nous imitons sa vie et son exemple, car notre Sauveur a dit aux Juifs : « Si vous êtes enfants d’Abraham, faites les œuvres d’Abraham. » Si donc nous sommes fils de saint François, faisons les œuvres de saint François. C’est pourquoi il est ordonné à tous de s’efforcer d’imiter notre Père qui nous a donné pour Règle, pour règle et pour exemple, et même notre Seigneur Jésus-Christ en lui, non seulement dans sa Règle et son Testament, mais aussi dans ses paroles ferventes et ses actes saints. C’est pourquoi ils liront fréquemment sa vie et celle de ses bienheureux compagnons.

(7) Notre Père, étant tout divin, contempla Dieu dans chaque créature, particulièrement dans l’homme, et plus encore dans le chrétien, mais surtout dans le prêtre, et d’une manière très particulière dans le Souverain Pontife, qui est le Vicaire du Christ notre Seigneur sur la terre et le chef de toute l’Eglise militante. Il voulut donc que ses frères, selon la doctrine apostolique, soient soumis à la majesté divine dans chaque créature, par amour pour Celui qui s’est tant humilié pour nous. C’est pourquoi il les appela frères mineurs, afin que non seulement ils se considèrent inférieurs à tous dans leur cœur, mais qu’étant appelés dans l’Eglise militante aux noces du très saint Epoux Jésus-Christ, ils occupent toujours la dernière place, selon son conseil et son exemple.

(8) Considérant que se soustraire à la soumission des Ordinaires par des privilèges et des exemptions, non seulement est proche de l’orgueil, mais est même ennemi de l’humble soumission du Frère mineur, et que cette liberté trouble souvent la paix et engendre le scandale dans l’Église de Dieu, et afin de nous conformer à notre humble et crucifié Sauveur, qui est venu pour nous servir, en se faisant obéissant jusqu’à la mort amère de la Croix, et n’étant pas soumis à la loi, mais a voulu s’y soumettre en payant l’impôt du Temple, et enfin, pour éviter le scandale, le Chapitre général renonce au privilège d’être exempt des Ordinaires. Par le privilège suprême, nous acceptons, avec notre Père séraphique, d’être soumis à tous. De plus, il est ordonné que tous les Vicaires, chacun dans leur province, s’adressent à leur Ordinaire respectif et aux Prélats qui sont membres humblement soumis au Souverain Pontife, chef et supérieur de tous. En leur nom et au nom de tous les frères, ils renonceront à tous les privilèges contraires et offriront humblement obéissance et respect dans toutes les choses divines et canoniques.

(9) Et selon le désir de notre Père, nous exhortons chaque frère à traiter tous les prêtres avec le respect qui leur est dû. Nous exhortons en outre les frères à obéir avec toute la révérence possible à tous les prélats et au Souverain Pontife, Père de tous les chrétiens, et à se soumettre même à toutes les créatures humaines qui nous montrent le chemin vers Dieu. Qu’ils se souviennent que plus la personne à laquelle nous obéissons pour l’amour de Jésus-Christ est basse, plus notre obéissance est glorieuse et agréable devant Dieu.

(10) Nous ordonnons en outre que les frères soient soumis, non seulement à leurs vicaires, custodes et gardiens, mais que le vicaire général, une fois élu, se présentera humblement ou écrira au Très Révérend Père Général des Conventuels, par qui il devra être confirmé.

(11) Et puisque pour éviter de pareils privilèges, notre Père saint François dans son Testament ordonne à ses Frères de ne pas oser demander des lettres à la Cour romaine à cause de persécutions corporelles, le Chapitre général renonce à tous les privilèges qui relâchent la Règle et, énervant la voie de l’esprit, posent les bases d’une vie sensuelle.

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