Chapitre 10

Si l’un des frères tombe en maladie, quelque part qu’il soit, que les autres frères ne le laissent sans avoir mis près de lui un ou plusieurs frères si c’est nécessaire, pour le servir comme ils voudraient qu’on les servit eux-mêmes.

Toutefois, dans le cas d’une nécessité absolue ils peuvent le confier à une personne qui se chargera de le soigner. Et je prie le frère malade de rendre grâce de tout au Créateur. Tel le veut le Seigneur, tel il le voudra, bien portant ou malade ; car tous ceux que Dieu prédestine à la vie éternelle, il les instruit par les châtiments, les maladies et les épreuves, et par l’esprit de componction ; le Seigneur le dit : Ceux que j’aime je les corrige et les châtie ¹.

Mais si le malade se trouble ou se fâche contre Dieu ou contre ses frères, s’il demande parfois avec instance ses remèdes, cherchant trop à guérir une chair mortelle et ennemie de l’âme, c’est là un mouvement inspiré par le mal et par la chair, il n’est plus digne d’être du nombre des frères, il aime plus son âme que son corps.