Première Règle de Saint François
Source : Ubald 1905.
Abbé Ubald : “La règle des Frères mineurs a été écrite trois fois, en 1209, en 1210-1221 et en 1223. La première des règles dont nous avons le texte, date de 1210-1221.
Saint François, après sa conversion, avait renoncé à l’héritage paternel; des frères s’étaient groupés autour de lui. Il se trouva obligé de leur donner une règle ou forme de vie. Le saint Évangile faisait leur nourriture spirituelle quotidienne. Il en tira la moelle pour en composer sa règle : “Mes frères, dit-il à ses compagnons, je vois que Dieu se plaît à augmenter notre nombre. Allons donc à notre sainte Eglise romaine et faisons conna!tre ce Dieu a déjà opéré par notre moyen, afin que nous poursuivions selon sa volonté et sous ses ordres l’oeuvre que nous avons commencée.”
Dans ce but il se rendit auprès du Pape. Innocent III, plein de bienveillance pour les frères, ne consentit pourtant pas à donner son approbation immédiate à leur genre de vie. Ce fut le cardinal Jean de Saint-Paul qui l’y décida : “Si nous rejetons, lui dit-il, comme trop dure et comme nouvelle la demande de ce pauvre qui sollicite la faveur de vivre selon l’Evangile, prenons garde de nous élever contre l’Evangile lui-même; soutenir que l’observation complète de l’Evangile contient quelque chose de nouveau, de déraisonnable ou d’irréalisable, c’est blasphémer Jésus-Christ, l’auteur de l’Évangile.”
Le Pape n’hésita plus à accorder la faveur sollicitée, il bénit les frères, approuva de vive voix leur règle de vie, leur permit de prêcher partout la pénitence.
Ce texte de 1209 est perdu. Il y en a un second, écrit, modifié, augmenté entre les années 1210-1221. Ce second texte forme le premier des deux que nous donnons plus bas. Plus tard, le 29 novembre 1223, une troisième règle fut revêtue de l’approbation écrite de la curie romaine. C’est cette dernière règle qui régit encore aujourd’hui tout le premier ordre franciscain, Conventuels, Mineurs ou Capucins.”
- Prologue
- Chapitre 1Que les frères vivent en obéissance sans propres et en chasteté.
- Chapitre 2De la réception et de l’habit des frères.
- Chapitre 3De l’office divin et du jeûne.
- Chapitre 4Des ministres et des autres frères, leur subordination.
- Chapitre 5De la correction des fautes des frères.
- Chapitre 6Du recours des frères à leurs ministres et qu’aucun frère ne s’appelle prieur.
- Chapitre 7De la manière de servir et de travailler.
- Chapitre 8Que les frères ne reçoivent point de pécune.
- Chapitre 9De la quête de l’aumône.
- Chapitre 10Des frères malades.
- Chapitre 11Que les frères ne blasphèment ni ne médisent, mais qu’ils s’aiment les uns les autres.
- Chapitre 12Des regards coupables et de la fuite de la fréquentation des femmes
- Chapitre 13Du chatiment des fornicateurs.
- Chapitre 14Comment les frères doivent aller dans le monde.
- Chapitre 15Que les frères n’aient point de bêtes et qu’ils ne chevauchent pas.
- Chapitre 16De ceux qui vont chez les sarrasin et autres infidèles.
- Chapitre 17Des prédicateurs.
- Chapitre 18Comment les ministres doivent se réunir.
- Chapitre 19Que les frères vivent en catholiques.
- Chapitre 20De la confession des frères et de la réception du Corps et du Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
- Chapitre 21Des discours et exhortations que peuvent faire les frères.
- Chapitre 22De l’admonition des frères.
- Chapitre 23Prière, louange et action de graces.