Chapitre dixième

Ne point batir ou accepter d’édifices somptueux

(1) De plus, le même Saint a voulu établir ses Frères sur une souveraine pauvreté et humilité, aussi bien d’effet que d’affection, comme le proclame la Règle presque dans son entier. Il convient donc que désormais ils ne fassent ou ne laissent élever, en aucune façon, des églises ou autres édifices qui, vu le nombre des Frères destinés à les habiter, puissent être reputés excessifs pour le nombre ou la grandeur. Nous voulons, en conséquence, qu’à l’avenir et dans tout l’Ordre, ils se contentent d’édifices simples et humbles, de peur que ce qui paraît aux yeux ne démente la pauvreté si entière qu’ils ont promise.

Ne point avoir de vases ou ornements sacrés excessifs

(2) Bien que les ornements et vases de l’Eglise tendent à l’honneur du nom de Dieu, pour la gloire duquel tout a été créé, néanmoins, ce Dieu qui connaît les choses cachées, regarde surtout au coeur et non aux mains de ceux qui le servent, et il ne veut pas étre servi avec ce qui ne conviendrait pas à la condition et à l’état de ses serviteurs. C’est pourquoi les Frères doivent se contenter de vases et ornements d’église décents et suffisants pour le nombre et la magnificence. Car la superfluité, une valeur trop élevée, ainsi que toute recherche eu ces objets ou autres quelconques, ne sauraient convenir à leur profession ou état. Tout cela ne sent-il pas, en effet, la thésaurisation ou l’abondance, deux choses qui dérogent manifestement, au jugement des hommes, à la souveraine pauvreté. Nous voulons donc et commandons que tout ce qui vient d’être dit soit observé par les Frères.

Que faire des dons de chevaux et choses semblables

(3) Quant aux dons de chevaux et d’armes, nous décidons qu’il faut, en tout et partout, s’en tenir à la conduite tracée à l’égard des aumônes pécuniaires, par la déclaration déjà plusieurs fois citée.