Chapitre neuvième
Le Saint Fondateur a montré, tant par les exemples de sa vie que par les paroles de sa Règle, qu’il voulait que ses Frères et fils, s’appuyant sur la divine Providence, déposassent toutes leurs pensées et sollicitudes en Dieu qui nourrit les oiseaux du ciel sans qu’ils sèment ni moissonnent ou amassent en des greniers. Il n’est donc pas vraisemblable qu’il ait voulu que les Frères eussent des greniers et des celliers, quand ils avaient lieu d’espérer de pouvoir vivre sans cela, au moyen de la mendicité quotidienne. Par conséquent, ils ne doivent pas, sur de légères craintes, se relâcher en ces approvisionnements et réserves, mais se les permettre seulement quand, par suite de leur expérience répétée, il est bien croyable qu’ils ne pourraient trouver autrement les choses nécessaires à la vie. Or, nous avons été d’avis de laisser cela au jugement des Ministres et Custodes réunis et pris séparément dans leurs administrations respectives, assistés du conseil et de l’assentiment du Gardien et de deux Pères du couvent, discrets ou anciens dans l’Ordre. Nous mettons spécialement ce point à la charge de leurs consciences.