Chapitre huitième

(1) Il est sans doute non-seulement licite, mais très-convenable et raisonnable que les Frères qui se livrent avec application aux travaux spirituels de l’oraison et de l’étude, aient des jardins et des cours qui leur permettent de se reprendre et récréer, parfois de prendre quelque exercice corporel après le travail de l’esprit, comme aussi de se procurer les productions qui leur sont nécessaires. Mais avoir un certain nombre de jardins pour les cultiver, vendre des légumes et autres productions horticoles, avoir des vignes, voilà ce qui répugne à leur Règle et à la pureté de l’Ordre, comme l’a encore déclaré notre prédécesseur. Il ordonna même que, si de tels legs étaient faits aux Frères pour les usages dont nous parlons, par exemple, un champ, une vigne à faire valoir, ou choses semblables, les Frères s’abstinssent de toute manière de l’acceptation de ces objets. N’est-ce pas, en effet, se rapprocher beaucoup de la nature et de la forme des revenus, que d’avoir ainsi des terrains pour retirer en son temps quelque prix des fruits qu’ils produisent.