Ordre des Frères Mineurs Capucins
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Prologue

Clément, Evêque, Serviteur des serviteurs de Dieu, pour servir de perpétuelle mémoire.

(1) Je suis sorti du Paradis, j’ai dit : “J’arroserai le jardin des plantes.” Ainsi parle le céleste laboureur, Vraie source de la sagesse, le Verbe de Dieu, issu du Père, demeurant en son Père, engendré par lui de toute éternité, s’est fait chair, en ces derniers temps, dans le sein d’une Vierge, par l’opération du Saint-Esprit. Il est sorti ainsi revêtu de l’humanité pour accomplir le pénible ouvrage de la rédemption du genre humain, donnant aux hommes un modèle de vie céleste, et se donnant lui-même à eux. Mais comme le plus souvent, courbé sous le poids des soucis de cette vie mortelle, l’homme détournait les regards de son âme de la vue de ce modèle, notre vrai Salomon a réservé sur le sol de l’Eglise militante un coin de terre, jardin de félicité entre tous les autres, placé à l’écart des flots tumultueux du monde, afin que les habitants de cet heureux séjour pussent, avec une paix et une sécurité plus grandes, contempler à loisir et retracer dans leur vie les oeuvres du divin exemplaire. Lui-même y est entré pour l’arroser des eaux fécondes des grâces et des enseignements spirituels.

Ce jardin est la Religion sainte des Frères Mineurs : Solidement enclose de toutes parts par les murailles de l’observance régulière, bornant ses désirs à la possession de Dieu seul au dedans d’elle-même, elle s’embellit et s’enrichit chaque jour des jeunes plantes de ses enfants. C’est là que le fils bien-aimé de Dieu vient cueillir la myrrhe de la mortification et de la pénitence, mêlée à la douceur des parfums dont la merveilleuse suavité répand de tous côtés la bonne odeur d’une sainteté attrayante pour tous. Nous voulons parler de cette forme et Règle de vie céleste qu’écrivit l’illustre confesseur de Jésus-Christ saint François, et dont il enseigna la pratique à ses fils, par ses exemples autant que par ses paroles.

(2) Les pieux observateurs et zélateurs de cette sainte Règle, en dignes élèves et vrais enfants d’un tel père, ont toujours désiré, comme ils le désirent encore ardemment, observer avec constance cette Règle, dans touie sa pureté et sa plénitude. Mais remarquant dans son contenu certains points susceptibles d’une signification douteuse, ils ont, par le passé, recouru prudemment pour en avoir l’élucidation, à la suprématie du Siège Apostolique, afin que, tirés du doute par cette autorité aux pieds de laquelle, d’ailleurs, les place la Règle elle-même, ils pussent servir le Seigneur sans incertitude aucune et avec une entière netteté de conscience.

Plusieurs des Pontifes Romains, nos prédécesseurs, successivement, prêtant l’oreille et l’attention, comme il convenait, à ces pieuses et justes prières, ont donné des déclarations sur les points douteux, ajouté quelques nouveaux arrêtés et quelques concessions, selon qu’ils le croyaient utiles pour la conscience des Frères et la pure observance de leur état. Mais comme souvent les consciences timorées, redoutant le moindre moindre écart dans les voies de Dieu, craignent le péché là où il n’y en a pas, les consciences de tous les Frères n’ont pas été pleinement tranquillisées par ces déclarations. Quelques doutes au sujet de la Règle, sur des points qui regardent leur état, s’élèvent encore en eux, font flotter leurs esprits, ainsi que souvent et à l’occasion de plusieurs questions, on nous en a informé dans les consistoires publics et privés. C’est pourquoi, nous avons été humblement suppliés par les Frères de remédier, dans la bienveillance du Siège Apostolique, par quelque déclaration opportune, aux doutes dont nous venons de parler et à ceux qui pourraient se présenter à l’avenir.

(3) Pour nous, dès notre enfance, nous avons senti notre coeur embrasé d’une pieuse dévotion à l’égard de ceux qui professent cette Règle, et de l’Ordre lui-même tout entier. Maintenant que, malgré notre indignité, nous sommes revêtu du soin universel du gouvernement pastoral, nous sommes encore plus vivement porté à les environner de notre tendresse, et à leur départir avec joie les grâces et les faveurs. Car notre esprit attentif considère fréquemment les fruits abondants que leur vie exemplaire et leur salutaire doctrine produisent chaque jour, sous nos yeux, dans toute l’étendue de l’Eglise. Aussi, touché de leurs pieux désirs et de leurs supplications, nous avons résolu de nous mettre à l’oeuvre, et de travailler soigneusement à faire ce qui nous est demandé, Nous avons fait examiner avec soin par plusieurs Archevêques, Evêques, Maîtres en théologie, et autres personnages savants, prudents et discrets, les doutes qui nous ont été ainsi proposés.

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