Article treizième

(1) On dit que le confesseur de Jésus-Christ, le Bienheureux François, de sainte mémoire, a fait aux Frères, vers la fin de sa vie, un commandement (que l’on appelle son testament), dans lequel il défend d’interpréter les paroles de la Règle, voulant (pour conserver ses expressions), que l’on ne dise pas : ces mots se doivent entendre de telle manière ou de telle autre, et ajoutant que les Frères ne solliciteront du Siège Apostolique aucune sorte de lettres. On y lit encore quelques prescriptions qui ne se pourraient observer sans grande difficulté.

C’est pourquoi les Frères, ne sachant trop s’ils étaient tenus ou non à l’observance de ce testament, prièrent notre prédécesseur Grégoire IX de débarrasser leurs conscienees d’un tel doute. Celui-ci, ainsi qu’on l’assure, prenant en considération le péril des âmes et les inconvénients qui pourraient résulter pour elles, enleva, en effet, ce doute de leurs consciences, en disant qu’ils n’étaient pas tenus à l’observance de ce commandement (mandatum), attendu qu’il n’a pu obliger sans le consentement des Frères et surtout des Ministres, puisqu’il les touchait tous; et qu’il n’avait non plus lié aucunement le successeur du Saint, un égal n’ayant point autorité sur son égal. Pour nous, nous n’avons pas jugé à propos de rien innover sur cet article.