Article dixième

(1) Comme nous avons à coeur de procurer le salut des âmes, pour la plus grande gloire de Dieu, comme nous désirons voir croître en mérite et en nombre cet Ordre qui concourt à allumer chaque jour l’amour divin en inspirant l’affection pour la religion chrétienne, nous accordons et confirmons par le présent Statut ce qui suit.

Non-seulement les Ministres Généraux, mais encore les Ministres Provinciaux auront la faculté de recevoir au nombre des Frères les personnes qui voudront fuir le siècle; faculté qui, dans les Ministres Provinciaux, pourra être restreinte par le Général, s’il le juge à propos. Quant aux vicaires des Ministres provinciaux, qu’ils sachent que leur charge vicariale ne leur confie nullement cette faculté qui leur est interdite, à moins toutefois qu’ils ne soient délégués spécialement par les mêmes Ministres. (Nous décidons qu’il est permis à ces derniers de déléguer en cette charge soit leur vicaire, soit d’autres.) Que les Provinciaux s’appliquent cependant à ne pas confier ces commissions indiscrètement, ni en toute rencontre, mais bien avec discernement, et en ayant soin de munir de conseils salutaires ceux par lesquels ils se feront ainsi remplacer, afin que tout s’opère avec sagesse.

(2) Qu’on n’admette pas indifféremment en cet Ordre toutes sortes de gens, mais uniquement ceux que l’éducation, l’aptitude et autres circonstances favorables rendent utiles à l’Ordre, et mettent en état de profiter à eux-mêmes par le mérite de leur vie, et aux autres par leurs bons exemples.