Ordre des Frères Mineurs Capucins
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Chapitre 11

(234) C’est le sentiment des saints Docteurs de l’Eglise, et en particulier de saint Jérôme 1, que les serviteurs de Dieu doivent éviter les rapports familiers avec les femmes, même pieuses. Aussi nous recommandons très instamment à tous nos Frères de ne pas accepter facilement la direction spirituelle de monastères, ou de n’importe quelle maison de religieuses, et seulement quand ils en seront priés par les Ordinaires des lieux. En ce cas, que les Supérieurs provinciaux observent fidèlement les prescriptions canoniques 2; et, spécialement quand il s’agira d’accorder des confesseurs, qu’ils le fassent avec beaucoup de prudence, de vigilance et de discrétion, afin de n’occasionner aucun préjudice à l’observance régulière et à l’esprit religieux.

(235) Comme c’est le propre des vrais religeux et des serviteurs du christ de fuir non seulement ce qui est évidemment mal et péché, mais encore tout ce qui peut en avoir l’apparence, nous défendons aux Frères d’aller à n’importe quels monastères ou autres maisons occupées par des religieuses vivant en communauté, sans la permission expresse du Supérieur local. Celui-ci fera bien attention à ne l’accorder qu’aux Frères d’une sagesse et d’une vertu éprouvée, et seulement pour des motifs de nécessité ou de grande charité. Quant à l’entrée dans la clôture des monastères de moniales, que leurs confesseurs et en général tous les Frères aient présents à l’esprit les lois de l’Eglise 3 et le précepte de la Règle.

(236) Afin que, nos coeurs demeurant purs, nous méritions de voir Dieu des yeux de l’âme, et d’acquérir plus d’aptitude pour les choses célestes, les Frères éviteront tout commerce et tout entretien suspect avec les femmes, ainsi que les conversations inutiles et prolongées avec elles. Lorsqu’ils seront obligés de leur parler, ils le feront en un lieu ouvert et où ils puissent être vus, afin de répandre partout la bonne odeur de Jésus-Christ 4, par la pureté, l’honnêteté et la discrétion de léur conduite.

Qu’ils se rappellent ce mémorable exemple, rapporté dans nos Chroniques, d’un Frère qui, brûlant un peu de paille, disait : Ce que gagne la paille au contact du feu, le religieux, serviteur de Dieu, le gagne dans les conversations avec les femmes 5. Et le Pape Jean XXII dit dans la bulle de canonisation de notre Frère saint Louis, évêque, que l’amour de la chasteté était si profondément enraciné dans son coeur, dès sa plus tendre enfance, que, pour la conserver sans tache, il fuyait absolument la compagnie des femmes, au point de ne parler jamais seul à seul avec d’autres que sa mère et sa soeur, parce qu’il savait que la femme est plus amère que la mort.

On lit aussi dans la vie de Saint Augustin, qu’il refusa de partager le toit et la société de sa soeur et de sa nièce, disant que si les proches parentes ne doivent pas éveiller de soupçons, celles qui viennent les visiter, pourraient parfois en faire naître 6. Enfin saint Bernard assure que deux choses peuvent souiller et perdre les religieux : la familiarité des femmes et la recherche d’aliments particuliers.

(237) Nous ordonnons en conséquence que les parloirs soient conformes aux lois de la pauvreté et de l’urbanité et qu’on prenne les précautions nécessaires pour qu’ils n’occasionnent ni scandale ni étonnement parmi les séculiers 7. Qu’on ne permette jamais de faire servir de parloirs les sacristies ou autres lieux directement ou indirectement consacrés au culte divin. Les Supérieurs locaux veilleront avec le plus grand soin à ce que les religieux n’aillent pas trop fréquemment au parloir, ni pendant le temps des offices et des cérémonies sacrées, ni à des heures tardives 8.

(238) Rappelons-nous aussi que nos rapports doivent être rares et prudents, non seulement avec les femmes, mais encore avec tous les séculiers; car leur trop grande familiarité et les conversations inutiles seraient nuisibles et mettraient un grand obstacle à notre avancement spirituel.

(239) Que l’on observe la clôture papale dans nos maisons canoniquement érigées, alors même qu’elles ne seraient pas Maisons formées 9, et que sous aucun prétexte on n’y introduise ni admette de femmes, quel que soit leur âge, état ou condition 10, sous peine, tant pour elles, que pour ceux qui les introduiraient ou admettraient, d’encourir les censures et autres peines portées par le droit 11.


  1. In Epist. ad Titum, c. II et Epist. LII ad Nepotian↩︎

  2. Can. 524 et 525. ↩︎

  3. Can. 600 et 603. ↩︎

  4. 2 Cor. 2:15. ↩︎

  5. Part. I, liv. 6, ch. 29. ↩︎

  6. Bréviaire Rom., 28 août. ↩︎

  7. Cfr. can. 597.2. ↩︎

  8. Cfr. can. 605. ↩︎

  9. Can. 597.1. ↩︎

  10. Can. 598.1. ↩︎

  11. Can. 2342 n.2. ↩︎

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