Ordre des Frères Mineurs Capucins
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Chapitre 1

(1) La doctrine évangélique, toute pure, souverainement parfaite et divine que le très doux Fils de Dieu nous a apportée du ciel, et qu’il nous a lui-même enseignée par ses exemples et par ses oeuvres, étant celle qui nous apprend et nous montre sûrement la voie droite qui nous conduit à Dieu et au sommet de la perfection religieuse, notre séraphique Père saint François, au commencement et à la fin de sa Règle, fait une mention expresse de l’observation du saint Évangile, et affirme, dans son Testament, lui avoir été révélé qu’il devait vivre selon la forme de ce même Évangile. Nous exhortons donc les Frères à l’avoir toujours devant les yeux de leur esprit, et à l’exemple de la vierge sainte Cécile 1, à le porter dans le plus intime de leur coeur. En conséquence, nous ordonnons, que tous les jours, excepté le vendredi, on fasse dans nos maisons la lecture du saint Évangile, au commencement du dîner. Le soir on la remplacera par celle d’un autre livre de la Sainte Écriture.

(2) De plus, la Règle de saint François étant un miroir très pur de la perfection évangélique, nous voulons que tous les vendredis, en chacune de nos maisons, on la lise distinctement avec le respect et la dévotion qu’elle mérite, ainsi que le Testament de ce bienheureux Père, afin qu’étant gravée dans notre esprit, elle puisse être aussi plus fidèlement observée.

(3) La volonté, non seulement de notre séraphique Père saint François, mais encore du Christ, notre Rédempteur, étant en outre que la Règle s’observe simplement, à la lettre et sans glose, ainsi que l’ont observée nos premiers Pères, nous renonçons de nouveau, et pour toujours, à tous les privilèges et gloses qui, en la relâchant, nous détourneraient de sa pure observance et nous éloigneraient des vues miséricordieuses, justes et saintes du Christ, qui parlait en saint François. Nous n’acceptons, pour en interpréter le sens véritable et authentique, que les déclarations des Souverains Pontifes, spécialement de Nicolas III 1 et de Clément V 2, ainsi que la vie très sainte, la doctrine et les exemples de notre séraphique Père. Nous n’entendons pourtant point par là rejeter les interprétations et expositions des auteurs approuvés, qui unissent au zèle pour l’observance régulière la sûreté de la doctrine.

(4) Et afin qu’en qualité de vrais et légitimes enfants de Jésus-Christ, notre Père et Seigneur, engendrés de nouveau par sa grâce en la personne de saint François, nous ayons abondamment part à son héritage, nous ordonnons que tous les Frères observent le Testament que nous laissa ce bienheureux Père, quand, vers l’heure de sa glorieuse mort, décoré des sacrés Stigmates, embrasé de ferveur et tout rempli de l’Esprit-Saint, il formait les voeux les plus ardents pour notre salut. Nous le recevons ce Testament, comme glose et première exposition de notre Règle, puisque notre Père l’a écrit dans cette intention et afin que la Règle que nous avons promise fut plus saintement et plus parfaitement observée.

(5) Et comme nous sommes les enfants de saint François dans la mesure où nous suivons sa doctrine et ses exemples, selon ces paroles de notre Sauveur aux Juifs : Si vous êtes les enfants d’Abraham, faites des oeuvres d’Abraham 3, on exhorte les Frères à faire tous leurs efforts pour imiter ce bon Père, qui nous a été donné pour guide, pour modèle et pour exemple, non seulement dans la Règle et le Testament, mais encore dans ses paroles embrasées et dans ses oeuvres toutes saintes. À cette fin, on lira souvent ses écrits et sa vie, celle de ses bienheureux compagnons, ainsi que les autres livres de l’Ordre, qui sont propres à nous faire connaître l’esprit de notre séraphique Père, comme les Chroniques et le Livre des Conformités.

(6) Enfin notre bienheureux Père qui, tout absorbé dans la contemplation du Souverain Bien et enflammé du divin amour, voyait Dieu dans toutes les créatures, spécialement dans l’homme, plus encore dans le Chrétien, mais singulièrement dans le Prêtre, et d’une manière tout à fait éminente dans le Souverain Pontife, a voulu que, selon la doctrine apostolique 4, ses Frères fussent soumis à cette suprême Majesté, dans la personne de tous les hommes, par amour de Celui qui s’est tant abaissé pour nous. Ainsi, afin d’imiter la profonde humilité de Notre-Seigneur crucifié, qui est venu pour servir en se faisant obéissant jusqu’à la mort très douloureuse de la croix 5; comme aussi pour remplir les intentions de notre Père, qui nous a appelés Frères Mineurs, afin de nous apprendre, non seulement à nous estimer inférieurs à tous les hommes, mais encore à chercher la dernière place dans l’Église militante, parmi les invités aux noces du très saint Epoux Jésus-Christ 6, nous commandons aux Frères d’être soumis en toute humilité au Pontife Romain, Père de tous les chrétiens, auquel ils sont aussi tenus d’obéir, comme à leur Supérieur suprême, en vertu du voeu d’obéissance 7, et de porter un grand respect à tous les prélats et prêtres, ainsi qu’à tous ceux qui nous enseignent la voie de Dieu; se persuadant bien que plus est vile la personne à qui l’on obéit pour l’amour de Notre-Seigneur, plus l’obéissance est méritoire et agréable à Dieu.


  1. Bréviaire Rom., 22 Novembre. ↩︎ ↩︎

  2. Const. Exivit, 6 mai 1312. ↩︎

  3. Jean 8:39. ↩︎

  4. 1 Pierre 2:13. ↩︎

  5. Philippe 2:8. ↩︎

  6. Luc 14:10. ↩︎

  7. Can. 499.1. ↩︎

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