Préface

Afin que notre Ordre, semblable à la vigne du Très-Haut Fils de Dieu, pût se maintenir plus sûrement dans la spirituelle observance de la Règle évangélique et séraphique, il parut convenable à notre Chapitre général, assemblé dans notre couvent de Sainte-Euphémie, à Rome, l’an du Seigneur 1536, de faire quelques Statuts, pour le défendre comme un rempart, contre les attaques des ennemis du vivant esprit de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et le préserver de tous les relâchements contraires aux exemples de ferveur et de zèle que nous a laissés notre Père saint François.

Le saint Concile de Trente et les Souverains Pontifes ayant fait de nouveaux décrets qu’il était nécessaire d’insérer dans ces Ordonnances, le Père Ministre général et les Pères Définiteurs, du consentement unanime du Chapitre général, tenu à Rome, l’an 1575, dans notre couvent de Saint-Bonaventure, jugèrent à propos de faire imprimer à nouveau ces Statuts, avec les additions que nécessitaient ces décrets.

Pour un semblable motif, c’est-à-dire pour y insérer plusieurs autres nouveaux décrets, le Chapitre général célébré en 1608, dans le même couvent, jugea à propos de les faire réimprimer.

Mais notre Saint-Père le Pape Urbain VIII, dans son Bref qui commence par les mots : Sacrosanctum apostolatus officium, ayant approuvé et confirmé ces mêmes Statuts avec quelques autres, faits dans les Chapitres généraux tenus à Rome en 1625, 1633, 1637; comme il était nécessaire de les insérer parmi les autres à leur place respective, avec quelques décrets pontificaux, le Chapitre général tenu à Rome en notre couvent de l’Immaculée-Conception en l’année 1643, ordonna de les réimprimer à nouveau,

Beaucoup de points ayant été modifiés et ajoutés, dans la suite des temps, par les Chapitres généraux, les Souverains Pontifes en ayant prescrit de nouveaux, le Pape Pie X, de sainte mémoire, jugea à propos d’ordonner de revoir et de corriger les Constitutions et il en commit le soin au Chapitre général, tenu à Rome le 18 mai 1908, dans le couvent de l’Immaculée-Conception. Ce même Souverain Pontife approuva les Constitutions, ainsi revues et corrigées, par ses Lettres Apostoliques qui commencent par les mots : Vicarium Pastoris aeterni.

Enfin, à la suite de la promulgation du Code du Droit Canonique, en la fête de la Pentecôte de l’année 1917, la S. Congrégation des Religieux ayant ordonné, le 26 juin 1918, de remanier les Constitutions de chaque religion, en conformité avec les prescriptions de ce même Code, le Chapitre général, réuni à Rome dans notre couvent de Saint-Laurent de Brindes, le 25 mai 1920, chargea une commission, nommée pour cet effet, de la révision et de la correction de nos Constitutions. Elles ont été ensuite soumises au jugement du Saint-Siège, qui les a approuvées et confirmées, telles qu’elles sont ci-après.